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DE ROULETABILLE
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venait de parcourir et achevait de lire un article, les yeux hors de la tête, toute la face congestionnée. Au bruit que les reporters firent en entrant, il leva le front, vit Rouletabille, et l’on put craindre un instant que ce grand garçon ne tombât là, foudroyé, victime d’un coup de sang.

— Ah ! bien…, murmura-t-il.

Et c’est tout ce qu’il put dire. Rouletabille se jeta sur les journaux. Il ne fut pas longtemps à se rendre compte du crime. C’étaient ses articles ! Les articles de Rouletabille signés Marko le Valaque !

— Quand je vous disais, sous la tente, que notre visiteur nocturne était Marko ! s’écria Vladimir, triomphant. C’était lui qui tournait autour de nous pour nous voler nos articles. Il n’est pas capable d’écrire dix lignes. Je le connais bien, moi !… Tout de même, c’est raide !…

Rouletabille continuait de lire. Il y avait là toute la première partie de leur voyage dans l’Istrandja-Dagh qu’il avait dictée à La Candeur. Il n’y manquait pas un paragraphe, ni un point, ni une virgule.

Le reporter, blême de fureur contenue, dit à La Candeur :

— Montre-moi la serviette !

C’était le premier mot qu’il lui adressait depuis la veille. La Candeur ouvrit sa serviette et dit d’une voix expirante :

— Je n’y comprends rien… Tous les articles sont encore là…