Page:Leroux - Mister Flow.djvu/55

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sa chanson sous la fenêtre de sa maîtresse et même que le prince de Galles poussant les portes enchantées de la vie…

Et vite, au Casino ! Personne dans la grande salle d’entrée. Puis, une large galerie à peu près déserte. Je ne veux rien demander à personne. Ce serait me diminuer. Cependant, cette solitude m’étonne. Sur la gauche, la salle des Ambassadeurs… J’entre, suivi ou plutôt arrêté par les maîtres d’hôtel…

— Il n’y a plus une table libre, monsieur !

Et cependant il n’y a pas un client. On dîne tard, à Deauville. Il est près de neuf heures…

— La table de lady Skarlett ?…

— Là-bas, monsieur… Mais lady Helena ne dîne pas avant neuf heures et demie !

Il a dit lady Helena. C’est « leur lady Helena ». Je profite de cette adoration. Lady Helena, déjà, me protège. Le faquin est à mes ordres. Je ne l’écoute plus. Raide comme la justice, je ressors sans ajouter un mot. J’ai le genre, tout de suite, je le sens.

C’est inné, ces manières-là. Ma mère était une demoiselle de Dardan, d’Une très vieille, très vieille famille, alliée aux Dardan de Montfort. Ruinée à plate couture, naturellement, quand elle a consenti à épouser mon père. À propos, ça ne ferait pas mal, sur mes cartes. Me Antonin Rose de Dardan de Montfort. En attendant, mon vieux, le bristol qui est dans ton portefeuille te fait Prim : Prim, tout sec ! Jusqu’alors, je ne m’en plains pas !…