Page:Leroux - Mister Flow.djvu/63

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de conversation possible avec les danses. Il n’y a même plus de dîner. Et, comme les numéros vont commencer, Helena prend le bras de Mina (le petit nom d’amitié qu’Helena donne à l’ex-danseuse annamite) et l’entraîne : « Allons jouer ! » Nous suivons tous, moi maussade.

D’abord, je ne tiens pas à perdre mon argent. Trop précieux, mes huit mille ! Depuis que cette femme s’est détournée de moi, me voilà retombé à une mentalité de rond-de-cuir. Qu’en feras-tu, de tes huit mille francs, idiot ? Tu veux acheter un chalet démontable pour tes vieux jours ? Un sursaut heureusement ! et c’est le salut ! Je jette tout ce que j’ai, d’un coup, sur le tapis. La chance qui me retrouve digne d’elle me double ma mise ! Et me voilà reparti, le cerveau embrasé par des idées de viol… La fortune, Helena, je veux tout avoir !

Que s’est-il passé ? Comment s’est accompli ce miracle ? Quelle voix secrète me guide ? Qui me pousse d’une table à l’autre, les mains pleines de billets, de jetons ? C’est moi qui ai dit : banco ?… C’est moi qui reprends cette main ? Je gagne, je reprends, je regagne ! Mes poches sont pleines. Et me voici sur le seuil du « Privé ». En ai-je assez entendu parler de cette salle ! Et des fortunes qui s’y perdent, s’y refont en quelques minutes. Une hésitation avant de pénétrer dans le sanctuaire où les femmes ne sont pas admises. Or, maintenant, je voudrais revoir Helena. Je me retourne, mais je ne l’aperçois pas dans cette cohue. Dommage ! je sens que je suis dans une