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KRASNOÏÉ-SÉLO

épaulettes du 1er bataillon de l’empereur et l’alignement jaune que font aux uniformes noirs les épaulettes du 4e bataillon, de la Famille. Et toute l’infanterie défile, jetant son cri vers le tsar, inclinant ses aigles devant l’Hôte, rapide et quelque peu méprisant la rectitude des lignes, accusant parfois des courbes que nos revues ne connaissent point. Son pas est presque un pas de danse, et les officiers précèdent les bataillons, le sabre vers la terre au gré du bras qui se balance.

La cavalerie, la première du monde. Au son des trompettes, elle arrive. Les chevaux ont leur uniforme. Ils ont une robe unique. Des escadrons entiers montent des chevaux qu’aucune tache, qu’aucune teinte ne différencie ni ne distingue. Voici les noirs, trapus et forts. Voici les bruns, d’une finesse merveilleuse. Et les pommelés. Voici les chevaux immaculés des hussards rouges de l’empereur. Passent les régiments des chevaliers gardes avec leurs petites galettes blanches sur la tête, au trot de leurs chevaux, qui encensent. Et le régiment des cuirassiers de l’impératrice Marie Feodorovna, agiles et la poitrine nue de la cuirasse de parade.

Enfin, les cosaques, à la barbe farouche, aux bonnets d’astrakan, à la lance rouge ou bleue qui menace, penchés sur l’encolure des bêtes, dressés sur les étriers, prêts à tous les galops.

Des tribunes, on regarde sans un cri, sans une acclamation, sans un applaudissement, selon la coutume. Sous la tente diplomatique, les dames,