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SOIRÉE À L’AMBASSADE


Saint-Pétersbourg, 20 août.

À l’ambassade de France, le soir de la réception. Elle est défendue contre cinq cents moujiks par cinquante cosaques. Deux cents moujiks policiers, en casquette et bottes comme les autres, se tenant par la main et faisant chaîne, crient : « Vive Félix Faure ! »

Le président de la République arrive de bonne heure, car il lui faut regagner Peterhof à minuit et la couche où s’est étendu, quelques jours auparavant, un empereur, ce lit doré au pied duquel une psyché, style rococo, lui permettra de se contempler, le coude sur l’oreiller, à l’heure du rêve.

L’ambassade est en fête, a sorti ses valets galonnés et ses suisses, jeté des fleurs partout, de la verdure qui grimpe aux escaliers, des camélias blancs qui s’épanouissent aux lumières. Les ta-