Page:Leroux - Sur mon chemin.djvu/59

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
45
LA BOÎTE

Que faire à tant de calamités ? Et le Conservatoire, doit-il mourir ? Beaucoup n’y verraient aucun inconvénient, mais ceux qui ont le respect des institutions prétendent rajeunir celle-ci avec des réformes. C’est un chapitre immense et qui agita longtemps les plus vastes esprits. Les élèves n’étant pas admis à émettre leurs prétentions à la réforme des professeurs, les professeurs auxquels on demandait des réformes n’en voyaient que du côté des élèves. On voulut réformer le mode de concours des élèves, le mode de vivre des élèves, le costume des élèves. Il ne fut jamais question de réformer le mode d’enseigner des professeurs. Et puis, au fond, toutes ces histoires de réforme ne furent que paroles en l’air. On parla de revenir aux vieilles traditions des concours publics, il y a de cela une dizaine d’années, et Sarcey en profita pour regretter l’époque du Conservatoire de Louis-Philippe. « De ce temps, au moins, les élèves prenaient contact avec le public, disait-il, et cela les formait. » On lui répondit par l’expérience déjà faite, qui avait abouti à la suppression de la publicité des exercices du Conservatoire.

D’autres parlèrent de faire retourner les élèves au régime des pensionnats, au temps béni où le sommeil des bourgeois du faubourg Poissonnière était régulièrement interrompu par le boucan rythmé qui descendait des dortoirs de la Boîte, à l’époque des escapades, des évasions, des draps de lit suspendus aux fenêtres, et de toutes les