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Page:Leroyer de Chantepie - Chroniques et Légendes.djvu/22

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Quelques personnes doutèrent de la véracité de ce récit qui ne fut jamais ni confirmé ni démenti.

Cependant, il est probable, d’après le caractère de Marguerite, que, désabusée des joies et des espérances de ce monde, et n’ayant plus aucun lien qui pût l’y retenir, elle avait voulu mettre entre elle et son infidèle époux les murs infranchissables du cloître.

Après la mort de la religieuse, on assure que plusieurs guérisons miraculeuses avaient été opérées par son intercession.

On prétendait encore que son ombre parcourait les cloîtres à l’heure de minuit. Quelques religieuses qui ajoutaient foi à cette légende crurent l’apercevoir et en furent très-effrayées.

Longtemps encore après la destruction de l’abbaye on prétendit que l’ombre de Marguerite revenait tristement parcourir les ruines de cette maison qu’elle avait tant aimée, et où elle avait trouvé un asile dans son enfance et une tombe après sa mort.

Maintenant on ne croit plus à cette tradition légendaire, et peut-être moins encore au dévouement sublime et aux rares vertus dont Marguerite fut l’emblème et le modèle.