Page:Les Œuvres d’Horace - Odes, Satires, Épîtres (traduction Jules Janin), tome 2, 1878.djvu/48

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en personne, voici Cocceius, voici Fonteius Capiton, un homme accompli, l'ami le plus dévoué de Marc-Antoine. Quelle joie, en même temps, de quitter Fundi, et de planter là maître Aufidius son digne préteur ! Cet Aufidius le louche était un ancien greffier, un bouffon, qui s'était harnaché de la prétexte et du laticlave des consuls, sans oublier le brasier des pontifes. — Étions-nous fatigués en arrivant à Mamurra, où Capiton et Muréna nous offrirent, celui-ci sa table, et celui-là sa maison ! Le lendemain fut ce qu'on appelle un heureux jour; à Sinuesse, en effet, nous avons rejoint Virgile et Plotius, et Varius, les belles âmes, honneur de ce bas monde, amis que j'aime et préfère entre tous. Ah ! quelle fête et quels transports ! Non, tant qu'Horace aura la pleine autorité de soi-même, il n'est rien, pour lui, qui soit comparable à une douce et fidèle amitié.

Une humble métairie. assez voisine du pont de Campanie, offrit l'abri aux voyageurs; messieurs les pourvoyeurs publics nous fournirent strictement ce qui nous était dû, le bois et le sel. Un peu plus tard (il était jour encore), nous arrivâmes à Capoue, où nos mulets déposèrent leurs bâts et nos bagages. En ce lieu Mécène va jouer à la paume, Virgile et moi nous allons nous coucher. Qui joue à la paume a bon œil et bon estomac.