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Page:Les Œuvres d’Horace - Odes, Satires, Épîtres (traduction Jules Janin), tome 2, 1878.djvu/49

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De Capoue, et dédaignant les mauvaises hôtelleries de Caudium, nous arrivons, par une montée, à la bonne et belle maison de Cocceius.

Et maintenant, muse, aidez-moi! Racontons en deux mots la rencontre de Sarmentus le bouffon et de son compère Messius Cicerrus, sans oublier leur double origine et la cause mémorable de ces grands démêlés. Le Messius est un véritable Osque, et très complet ; le Sarmentus est un esclave, et sa propriétaire vit encore. Ainsi l'un vaut l'autre, et celui-ci ne déroge pas à se heurter à celui-là. Sarmentus le premier: « Avez-vous jamais vu nous dit-il, cheval sauvage aussi bourru ? » Et nous de rire. A son tour Messus, brandissant la tête: « Ah ! pour le coup, dit-il, j'en tiens, et suis-je heureux que ton front soit désarmé de sa corne, ô mutilé qui oses encore menacer ! » (En effet, une cicatrice hideuse ornait, au-dessus de l'œil gauche, une forêt du plus vilain aspect.) Puis toutes sortes de farces et de quolibets dont le mal de Campanie était le fond: « Le beau pays et le beau visage plein de verrues, reprenait Sarmentus ! Allons, berger, dansons la danse du Cyclope; on n'a pas besoin de masque avec cette face, et de cothurne avec ces jambes-là. »

Au Sarmentus le Cicerrus répondait de la belle