Page:Les Œuvres d’Horace - Odes, Satires, Épîtres (traduction Jules Janin), tome 2, 1878.djvu/50

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façon: « Qu'as-tu fait de ta chaîne, ami ? s'écriait Cicerrus. Sans doute une offrande aux dieux lares ? On est greffier, c'est vrai, mais on est toujours esclave un tantinet. En même temps il voulait savoir pourquoi donc sa propriétaire avait lâché Sarmentus, quand une poignée de farine suffirait grandement à l'entretien d'un si petit corps. Grâce à cette comédie, il advint que le souper fut agréable et d'honnête longueur.

Le lendemain, nous allâmes tout d'une traite à Bénévent. Là, notre hôte, empressé de tourner la broche où rôtissaient des grives étiques, s'y prit si mal, que peu s'en fallut que l'hôte et la maison ne périssent dans le même incendie. Eh oui ! l'âtre était vieux, la flamme était vive, et léchait déjà les solives, lorsque les convives affamés, inquiets pour leur souper, et les esclaves tremblants pour leur logis, vinrent à bout du feu. A force de marcher, nous saluons nos chères montagnes de l'Apulie, exposées à ces vents furieux.

Il s'agissait de les gravir, et, fort à propos, nous avons trouvé, à mi-chemin, dans une métairie voisine de Trivice, de quoi réparer nos forces. Malheureusement le bois vert et les feuilles mouillées, dans l'âtre brûlant, nous enfumèrent jusqu'aux larmes.... Je me couche. Une servante, ah ! la trompeuse, avait promis de me rejoindre.