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copier plusieurs exemplaires. Désigne les gardes qui devront veiller devant celles des copies qui seront affichées : les chrétiens les pourraient déchirer. Réunis les crieurs qui devront lire les autres sur les places et voies publiques… Ah ! Fais-moi donner les rapports des stationnaires sur le nombre des chrétiens à Corinthe, leurs signalements nominatifs, et leurs domiciles…

— Tout ce travail de police est prêt depuis longtemps…

— Un garde, armé, devant la porte de chacun d’eux. Ils doivent se considérer comme prisonniers dans leurs maisons. Dès la proclamation de l’édit, s’assurer de la personne des principaux… Ces gens-là ont toute une hiérarchie de pasteurs, de diacres, d’employés de leurs ecclesiæ : ce sont eux qu’il faut arrêter d’abord… De plus, mettre une garde de quelques hommes, dans ces ecclesiæ, pour qu’on ne puisse rien détourner des livres et du mobilier cultuel qui doivent être séquestrés, et dont il faudra procéder à l’inventaire régulier dans le plus bref délai. Cela te concerne particulièrement, puisque tu as sous tes ordres le bureau des notarii.

— Bien.

— Ne t’en vas pas !… Je réfléchis : l’édit sera publié demain… En attendant fais un choix parmi les stationnaires employés au service secret. Tu en as de bons ?

— Quelques-uns. Pas beaucoup : des Grecs et des Syriens. Tous les autres sont d’anciens soldats, barbares pour la plupart, généralement stupides, qui ont pris le métier pour devenir, à l’expiration de leurs années de service, bénéficiers de terres d’Empire.

— Enfin !… Fais la leçon à tes Grecs et à tes Syriens. Il faut qu’ils répandent l’opinion, parmi le peuple, que ce prodige apparu dans le golfe d’Égine, ce volcan sorti des eaux, et le tremble-