Maria. — Vous avez raison ! Je vais agir.
Luba. — Papa n’est pas là ?
Maria. — Voilà ! Tout de suite tu demandes où est ton père. Eh bien ! Et ta mère ?
Luba. — Mais, maman, je ne peux pas demander où tu es ; je te vois.
Maria. — Tu pourrais au moins m’embrasser.
Luba. — Avec plaisir ! Mais je t’ai embrassée tout à l’heure.
La Princesse. — Ta mère a un si grand besoin de ta tendresse, Luba…
Luba. — Elle sait bien que je l’aime tendrement… Où donc est papa ?
Maria Ivanovna. — Dès l’aube, il est sorti… Il doit être encore au village, chez ses chers paysans.
Boris. — Ils sont dignes d’intérêt, je vous assure.
Maria. — Oui, mon mari vous entraîne là-bas avec lui, je sais…
La Princesse. — Oh ! Boris ! Tu ne vas pas encourager Nicolas Ivanovitch.
Boris. — Il n’a pas besoin de mes encouragements.
Maria. — Venez, chère amie… nous irons faire un petit tour dans le parc.
La Princesse. — Avec plaisir. (La princesse et Maria sortent.)
Luba. — C’est gentil de nous laisser seuls. (Elle s’installe devant le samovar.) Thé ou café ?
Boris. — Comme vous voudrez.
Luba. — Maman n’est pas contente, n’est-ce pas ?
Boris. — En effet.
Luba. — Et ta mère paraît inquiète.
Boris. — Elle craint que ton père n’ait sur moi une influence dangereuse. Pense donc !… Il pourrait m’apprendre la pitié !
Luba. — Tu l’aimes, papa, hein ? Tu l’aimes ?
Boris. — Profondément. Mais il exagère un peu. Je sais que le peuple est pauvre, ignorant, qu’il faudrait lui venir en aide. Nous pouvons consacrer