Page:Les Agronomes latins, Caton, Varron, Columelle, Palladius, traduction Nisard, 1877.djvu/38

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Nourriture des boeufs. Voici comment il convient de préparer le fourrage des boeufs. Une fois les semailles terminées, cueillez, serrez, et faites macérer les glands. Il faut donner à chaque tête un demi-boisseau par jour ; et, s’ils ne sont pas occupés, il sera préférable de les envoyer eux-mêmes à la glandée, ou bien on leur donnera des marcs de raisin qu’on aura entassés dans des futailles. Pendant le jour ils seront au pâturage, et pendant la nuit ils recevront chacun vingt-cinq livres de foin : si l’on n’en a pas, on y suppléera par des feuillards d’yeuse et de lierre terrestre. Conservez les pailles de froment et d’orge, les gousses de fèves, de lupin, les vesces, et les tiges des autres végétaux. On abritera sous le toit celles de ces pailles qui ont le fanage le plus abondant ; on les saupoudrera de sel, et on les administrera en guise de foin. Quand on commencera au printemps à leur en faire la distribution, on y ajoutera un boisseau de glands, ou de marcs ou de lupins macérés, avec quinze livres de foin. La dragée est le premier fourrage à donner aussitôt qu’il est mûr. Récoltez-le à la main, afin qu’il repousse ; car elle ne monte plus apres la faux. Vous donnerez de la dragée jusqu’a ce qu’elle se sèche, puis la vesce, le panis, et après celui-ci les feuilles d’orme ; mêlez-y des feuillards de peuplier, si vous en avez, afin que la feuille d’orme dure plus longtemps. A défaut de feuilles d’orme, affourragez avec celles de chêne et de figuier. Il n’y a rien de plus lucratif que les soins que l’on prodigue aux boeufs. On ne doit les laisser en pâture que pendant l’hiver lorsqu’ils ne labourent plus ; car, lorsqu’ils ont une fois consommé du vert, ils en espèrent toujours ; et lorsqu’ils sont au travail, il faut les museler avec des paniers, afin qu’ils ne puissent brouter l’herbe.

Chapitre 55

Bois pour le maître. Serrez dans la bûcherie le bois destiné au propriétaire ; laissez au grand air les troncs d’oliviers, et les racines disposées en monceaux.

Chapitre 56

Quantité de nourriture pour les gens. Les travailleurs recevront pour l’hiver quatre boisseaux de froment, et quatre et demi pour l’été ; l’intendant et son épouse, l’agent et le bouvier, chacun trois boisseaux ; les esclaves entravés, quatre livres de pain pendant l’hiver, cinq livres depuis l’instant où ils commencent à bècher jusqu’à la maturité des figues : pour le reste du temps la ration sera réduite à quatre livres.

Chapitre 57

Quantité de vin pour les gens. Après la vendange, ils ont de la piquette pour boisson pendant trois mois. Au quatrième mois, ils auront par jour une hemine de vin, c’est-à-dire deux conges et demi par mois ; au cinquième, sixième, septième, huitième mois, ils en auront un setier par jour, c’est-à-dire cinq conges par mois, enfin pour le neuvième, dixième et onzième mois, ils en recevront trois hémines par jour, c’est-à-dire une amphore par mois. En outre on donnera un congé à chaque individu pour les Saturnales et les Compitales. Telle est la quantité de vin que chaque homme consomme dans l’année. On y ajoutera pour les esclaves entravés une ration proportionnée à la somme des travaux : le chiffre de dix quadrantals par année n’est pas trop élevé.

Chapitre 58