Page:Les Agronomes latins, Caton, Varron, Columelle, Palladius, traduction Nisard, 1877.djvu/56

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et il ne lui sera rien dû. Il présentera une caution pour la bonne récolte des olives, n cette caution devra être agréée par L. Manlius. Les échelles seront rendues dans le même état qu’elles auront été prêtées, excepté celles qui auraient été brisées par suite de vétusté. Si elles sont détériorées, on en rendra de pareilles, ou bien le prix en sera déduit par experts. Si par la faute de l’entrepreneur le propriétaire éprouve quelque dommage, il faut entrer en composition. On prendra pour arbitre un homme bien famé. L’entrepreneur est tenu d’avoir assez de monde pour cueillir et pour amasser les olives ; s’il le fait pas, on diminue sur le prix la valeur du travail qu’il a cédé ou sous-loué. Il ne s’appropriera ni fruit, ni bois provenant de la plantation. Si quelqu’un de ses ouvriers en emporte, on déduira sur le prix convenu quarante sestertil pour chaque soustraction, et l’entrepreneur ne donnera pas cette somme à l’ouvrier. Toutes les olives seront mesurées bien propres dans le boisseau à olives. Il occupera constamment cinquante personnes, dont les deux tiers pour faire la récolte à la main. Il ne faut pas permettre qu’un ouvrier employé à la récolte ou au pressurage des olives soit payé plus cher que de coutume, à moins que l’entrepreneur n’affirme qu’il se l’est associé pour ce moment. Si cela a lieu, le maître ou son préposé peut exiger le serment de tous les associés. S’ils refusent de jurer, personne ne paye ni ne doit payer le travail qu’exigent la récolte et la manipulation des olives. La bonne main pour une récolte de douze cents muids sera de cinq muids d’olives salées, neuf livres d’huile épurée, cinq sestertii et cinq quadrantals de vinaigre pour toute la récolte ; si l’on ne donne point d’olives salées, on payera chaque muid à raison de cinq sestertii.

Chapitre 145

Conditions pour la fabrication de l’huile. Marché à forfait pour le pressurage de l’olive. Travaillez consciencieusement au gré du propriétaire ou de l’homme à qui il a confié la surveillance de la fabrication. Employez, si cela est nécessaire, des séries d’ustensiles. Choisissez pour ouvriers des hommes agréables au surveillant ou à celui qui a acheté l’huile. Servez-vous du trapète. Si le propriétaire a été forcé de louer de ouvriers supplémentaires, ou de faire marché avec un autre, entrez en composition, ou le prix convenu vous sera forcément diminué. Ne détournez aucune portion de l’huile, ni pour vous en servir ni pour la dérober, et n’employez que celle qui vous aura été donnée par le surveillant ou par le propriétaire. Si on a volé de l’huile, chaque soustraction sera punie d’une amende de quarante sestertii, ou d’une égale diminution sur le prix. Ceux qui fabriquent l’huile jureront devant le propriétaire ou devant son intendant qu’il n’ont soustrait, eux ni personne, ni huile ni olive de la provenance du domaine de L. Manlius. Ceux qui ne prêteront point ce serment ne recevront pas de l’entrepreneur le prix de leur travail, et le propriétaire ne le devra pas à l’entrepreneur. Ne vous associez personne sans l’agrément de propriétaire ou du surveillant. Si par la faute de l’entrepreneur le propriétaire a éprouvé quelque dommage, on fera une déduction sur l’estimation d’un homme d’une probité reconnue. S’il demande de l’huile verte, le propriétaire donnera de l’huile et du sel pour prix supplémentaire et deux victoires.

Chapitre 146

Vente des olives