fesses, cela se fit le mieux du monde des deux
côtés, et termina cette journée. Je n’avais aucun
sujet de plainte contre elle, et cependant je
la quittai pour une jeune femme qui depuis quelque
temps venait aussi à notre société ; elle était
rousse et bavarde à l’excès, mais elle était jeune,
et ne manquait pas d’un certain tact du monde,
et qui surprenait chez une femme si jeune. Son
mari, tourneur de son état, était bien le plus
stupide animal que la terre ait porté. Mais il
se piquait de musique, et me dit qu’il me ferait
danser cocu, cocu mon père : je ne connaissais
pas une note et cependant je lui fis danser avant
moi. Mais un jour mon Annette trouva dans le
gousset de ma montre un billet qu’Aimée m’avait
envoyé pour me donner un rendez-vous,
elle le porta au mari, qui ouvrit les yeux, tua
presque sa femme, il aurait pu la tuer tout à
fait, puisqu’elle s’asphixia avec du charbon, ne
pouvant soutenir les quolibets des voisins, instruits
de sa faute par l’éclat de la scène que lui
fit son mari ; cela ne porta pas bonheur à Annette,
elle mourut quelques mois après. Tant
de secousses me lassèrent de cette vie, que
pourtant j’avais bien employée ; les ordonnances
de Charles X vinrent me donner une chance
de m’en débarrasser : qu’on vante après cela
mon courage. Je ne risquais rien, je voulais
mourir, mais j’étais bien aise d’encourager ce
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