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CHAPITRE XXII

Sœur Agnès est heureuse. — Menus propos et réflexions de Robillard.


Marthe, les premiers jours, a trouvé bien étrange et bien dur de n’être plus avec les siens, surtout avec sa mère. À plusieurs reprises, elle s’est demandé avec angoisse si elle ne s’était pas trompée, et si elle aurait la force de surmonter ses regrets. Mais comme c’est une bonne fille, bien ferme et bien courageuse, et qui sait de longue date ce que c’est que de faire son devoir, elle lutte vaillamment contre elle-même, et ses regrets se transforment peu à peu jusqu’à devenir de la résignation chrétienne. Puis le temps, qui adoucit tout, vient à son aide. C’est pour elle une tristesse d’une douceur infinie que d’associer ses chers absents à tous ses actes de charité, et de retrouver leur souvenir au fond de toutes ses prières.

Dans toutes les villes où un ordre de la Mère générale l’a successivement envoyée pour exercer sa charité, on retrouverait facilement la légende de la sœur Agnès (c’est désormais son nom).