Page:Les Caquets de l'Accouchée.djvu/109

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c’est une chose estrange que les archers, qui devroient empescher le desordre, au lieu d’y prendre garde, s’endorment et s’assoupissent sur la venaison.

— Et moy, dit une jeune marchande d’auprès le Chastelet qui dès le lendemain de ses nopces à emmoysé25 et acteonisé son mary, le plaçant


l’habit rouge, qui étoit déjà au 17e siècle l’uniforme du bagne (Hydrographie du P. Fournier, 1667, liv. 3, ch. 45). Il paroît que des plaintes pareilles à celles qui se trouvent ici finirent par réveiller la police, et par la lancer une bonne fois sur ces bandes nocturnes. Voici en effet ce que nous lisons dans une pièce du temps : « À force de crier après le prévôt des maréchaux de Paris, ils ont fait une capture, depuis peu, de deux cent seize voleurs, au nombre desquels il y avoit vingt-deux Manteaux-Rouges, qui estoient à gage, et qui jetoient par le soupirail des caves ce qu’ils avoient butiné par la ville. » (Les grands jours tenus à Paris, par M. Muet, lieutenant du petit criminel, 1622 [Variétés histor. et littér., avec des notes de M. Éd. Fournier, Paris, Jannet, 1855, in-16, t. 1, p. 198].) Dans la même pièce, p. 202, il est encore parlé des Manteaux-Rouges, allant faire affront à un clerc de taverne du Pied-de-biche, près la porte du Temple, et lui volant son manteau.

25. C’est-à-dire : lui a donné des cornes comme celles de Moïse. C’étoit une expression consacrée. Passerat la paraphrase ainsi :

Ce nom de cocu vous honore,
Ce nom de cocu vous décore,
Et par ce nom l’on est contraint
De vous adorer comme saint.
Mais advisez si Dieu vous prise
Qui vous fait semblable à Moyse :
Car, quand les tables il reçut,