Page:Les Caquets de l'Accouchée.djvu/197

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qu’elle se veuille faire appeller madame la princesse ; je sçay bien qu’il y eut l’autre jour un grand bruict au Louvre pour cela, et qu’on lui fit des bonnes reprimandes.

— Je ne vous respondray rien là-dessus, dit la secretaire ; mais je suis très asseurée qu’elle peut beaucoup sous le nom de monsieur son mary, particulièrement envers monsieur le chancelier, qui est la vraye partie, pour les offres que luy fit ledit duc de Chevreuse, quand on nomma monsieur le chevalier de Sillery ambassadeur17, contre les menaces de messieurs de Vandosme, qui soustenoient le party du marquis de Cœuvre, leur oncle18 ; et de fait, je sçay bien que, sur la promesse qu’on luy feit de la part dudit sieur Monsigot, que quand il reviendroit en plus grande fortune qu’il n’avoit


17. Il faut lire le commandeur, et non le chevalier de Sillery. Noël Brulart, frère du chancelier de Sillery, fut en effet ambassadeur à Rome. Il en fut rappelé en 1624 par Richelieu, ennemi juré de sa famille. Le traité conclu par le commandeur avec le pape, dans l’affaire de la Valteline, fut le motif ou plutôt le prétexte de cette disgrâce.

18. François Annibal d’Estrées, marquis de Cœuvre, frère de Gabrielle, et par là, comme il est dit ici, oncle de MM. de Vendosme. C’est lui qui les avoit amenés à faire leur paix avec le roi, dans les commencements de son règne. (Lettres de Malherbe à Peiresc, p. 378, 393.) Pendant son ambassade à Rome, qui précéda celle du commandeur de Sillery, et qu’il eût bien désiré faire durer plus long-temps, comme ce passage des Caquets l’indique, il avoit réussi à faire obtenir à Richelieu le chapeau de cardinal.