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Page:Les Caquets de l'Accouchée.djvu/250

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Une autre qui s’entendoit à la philosophie, et qui avoit choisy ce jour pour le bain11 comme un medecin du cartier S.-Honoré qui ne vouloit coucher avec sa femme que par lune, va dire : Je ne vois aucune raison formelle qui puisse conduire ma cognoissance à croire qu’on nous doibve tenir en ligne inferieure avec les hommes : car premièrement ils disent que nostre temperie est froide et humide, et que, nos organes n’estant point bien disposez, il faut, par une consequence logicienne, que nous ne pouvions exercer nos fonctions avec l’advantage dont jusques à maintenant ils se sont prevalus contre nous, et toutesfois je prouveray tousjours par bonnes, valides, scientifiques et demonstratives raisons, que nous surpassons de beaucoup le sexe masculin, ou, à tout le moins, que nous ne luy sommes en rien inferieures. Jettons les yeux sur les sciences, arts, mestiers, prattiques et inventions : la pluspart se trouvera tirée de la teste des femmes, car comme elle pullule en raretez, subtilitez, prudence et autres qualitez infinies qui annoblissent nostre sexe, aussi le peut-on aisement remarquer par des exemples et des preuves irreprochables. C’est ce qui a meu Platon, à qui nul n’a debattu le titre de divin, et consequemment Socrates, son interprette, en ba-


11. Var. Les mots : pour le bain, sont remplacés, au Recueil général, par les mots : de visite.