Page:Les Caquets de l'Accouchée.djvu/257

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— Frivolles ! ma commère, dit une autre ; S. Jan ! appellez-vous frivolle de calomnier l’un, de se rire de l’autre, de se gausser de celle-cy, de mal parler de celle-là ? Pour moy, je crois qu’on n’en eust peu inventer davantage pour se mocquer de nous : car le pire que je remarque en cecy, c’est que la pluspart sont accusées à tort et sans cause.

Moy, qui estois21 de l’autre bout, pris la parolle pour toutes les autres en general. Mes damoiselles (dis-je)22, il se faut resoudre en cecy ; il y a un expedient fort propre ; il est besoin en choses d’importance d’apporter du conseil : il nous faut faire un reglement en ceste affaire. Pour moy, je trouverois bon que nous fissions une lettre de desadveu et une signification pour nous departir de tous ces discours de l’accouchée. La femme d’un sergent du faux-bourg Sainct-Marceau, approuvant son dire, respondit que son mary ne prendroit rien des significations, et qu’infailliblement il publieroit lesdites lettres par les carrefours de Paris, n’y ayant personne qui peut mieux tromper ny trompeter que luy.



21. Var. Rec. gén. : une autre qui estoit.

22. Var. Rec. gén. : (dit-elle).