Page:Les Caquets de l'Accouchée.djvu/57

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à Paris3 pour nous rendre encore plus vicieux qu’eux, estans bien informez que les officiers qui ont le pouvoir de donner telles punitions ou de l’empescher n’en font aucune difficulté, ny de faire observer les ordonnances de sainct Louys, qui de son temps avoit chassé toutes ces canailles hors de France.

Le second plaisir que vous prendrez (et qui est le meilleur), c’est de tascher à accoster quelqu’une de vos parentes ou amies, ou voisines, accouchées, pour vous permettre vous glisser à la ruelle du lict une apresdinée, pour entendre les nouvelles


3. Il y avoit en effet alors des comédiens italiens à Paris. En juin 1613, Malherbe avoit écrit à Peiresc : « On dit que les comédiens de Mantoue viennent, conduits par Arlequin. » Le 6 septembre, il avoit encore écrit : « Les comédiens italiens sont arrivés ; mardi ils joueront au Louvre. » Le 27 janvier 1614, preuve singulière de la faveur de ces comédiens à la cour, le roi et Madame, toujours au dire de Malherbe, avoient tenu sur les fonts l’enfant d’Arlequin. Cette troupe étoit sans doute celle des Gelosi, que Henri IV avoit déjà appelée à Paris en 1600, lors de son mariage avec Marie de Médicis. Elle avoit pour chef J. B. Andreini, dit Lelio, que nous retrouvons encore à Paris, sur le théâtre de l’hôtel de Bourgogne, en 1618, puis, ce qui s’accorde fort bien avec la date de ce premier caquet, de 1621 jusqu’à la fin du carnaval de 1623. Il revint une dernière fois en 1624, époque où il publia à Paris son Teatro celeste, précieux volume qui nous a valu un remarquable article de M. Charles Magnin (Revue des Deux-Mondes, 15 décembre 1847, p. 1090–1109).