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Page:Les Caquets de l'Accouchée.djvu/62

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marié sa fille à un comte, avec doüaire de cinq cens mil livres comptant, et vingt mil escus d’or pour les bagues, toute la noblesse en veut avoir autant à present, et cela nous recule fort ; je voy bien que, pour en marier une doresnavant, il faut que mon mary entre en charge deux ou trois années davantage qu’il ne pensoit.

Sa damoiselle de chambre, qui estoit derrière sa maistresse, s’advança de parler, et luy dit avec humeur : Madamoiselle, je ne sçay comment me plaindre, puis que vous vous plaignez, qui avez acquis soixante mil livres de rente en trois ans. Mon père, que vous sçavez estre procureur, et qui a des moyens assez honestement, a marié au commencement ses premières filles à deux mil escus,


tions étoit le vœu de tout le monde et ne se fit pas attendre, puisqu’elle fut décrétée en 1624, comme on le verra par une autre note. Une pièce satirique de ce temps-là, la Voix publique au roy (Recueil A–Z, E, p. 241), la demandoit avec instance ; un autre écrit du même esprit et de la même époque, le Mot à l’oreille de M. le marquis de la Vieuville (Recueil F, p. 192), émettoit non moins vivement un désir pareil. « Ce sont, y est-il dit des financiers, des éponges mouillées qu’il faudrait presser. Il ont plumé l’oie du roy ; qu’ils rendent au moins un peu de sa plume. » — Par le 411e article de la fameuse ordonnance du roi connue sous le nom de Code Michault, et publiée en parlement le 15 janvier 1629, une chambre composée d’officiers des cours souveraines fut créée pour vaquer de nouveau « à cette recherche et punition des fautes et malversations commises au fait des finances ».