Page:Les Caquets de l'Accouchée.djvu/64

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ou un bon marchand mercier8. Et à present, pour nostre argent, nous ne pouvons avoir qu’un cocher ou un palfrenier, qui nous fait trois ou quatre enfans d’arrache-pied, puis, ne les pouvant plus nourrir, pour le peu de gain qu’ils font, sommes contrainctes de nous en aller reservir comme devant, ou de demander l’aumosne ; on ne voit autre chose par ces ruës.

— Et vous, Madame, à ce coing, vous ne dites mot ? Le temps ne vous importe-il point comme


8. Le mercier étoit, son nom l’indique, le marchand, mercator, par excellence, de même que le fèvre ou fabre, dont le nom se perdit plus vite, étoit l’ouvrier, l’artisan type. « Le corps des marchands merciers de Paris, lit-on dans le Dictionnaire de Trévoux (1732), est le plus nombreux et le plus puissant des six corps des marchands. » À lui seul il avoit pu fournir 3,000 marchands armés, en bon équipage, à la grande revue que Henri II avoit faite au landi de 1557. Ce corps « si nombreux et si accommodé » ne comptoit pas moins de vingt classes de marchands : les marchands grossiers, les marchands de drap, les marchands de dorure, les camelotiers, les joailliers, les toiliers, les marchands de dentelles, les marchands de soie en bottes, les marchands de peausseries, les marchands de tapisseries, les marchands de fer et d’acier, les clincaliers (sic), les marchands de tableaux, estampes, etc. ; les miroitiers, les rubaniers, les papetiers, les marchands de dinanderie, les marchands de toiles cirées, parasols et parapluies ; puis les menus merciers et les merciers ambulants. On peut en voir l’ample détail dans le Guide des corps des marchands, Paris, 1766, in-12, p. 358, etc.