Page:Les Caquets de l'Accouchée.djvu/72

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et autres choses que nous ne sçavons pas, s’emploioit à fortifier la ville, à refaire les quais rompus, dont l’argent se prend à present sur l’escu cinq sols qui a esté imposé sur le vin des bourgeois, et qui jamais ne sera cassé19 ; plus, à faire travailler les pauvres valides, à remuer la terre


des quais de la ville, cent sols parisis, pour avoir fourni durant trois années, finies à la Saint-Jean 1573, tous les chats qu’il falloit audit feu, comme de coutume, et même pour avoir fourni il y a un an, où le roi y assista, un renard pour donner plaisir à Sa Majesté, et pour avoir fourni un grand sac de toile où estoient lesdits chats. » Dans une lettre de l’abbé Lebeuf (Journal de Verdun, août 1751), relative au feu de la Saint-Jean, se trouvent d’autres détails sur cette bizarre coutume d’y brûler des chats, et il y est fait ainsi allusion dans une pièce très rare, contemporaine des Caquets :

Un chat qui d’une course brève
Monta au feu Saint-Jean, en Grève ;
Mais le feu, ne l’épargnant pas,
Le fit sauter du haut en bas.
Le fi(Le Miroir de contentement, Paris, 1619, in-12, p. 4.)

Je ne trouve la raison de cette cruauté contre les chats que dans la croyance où l’on étoit qu’ils se rendoient tous à un sabbat général la veille de la S.-Jean (Moncrif, les Chats, 1re lettre). On les brûloit, le lendemain, comme convaincus de sorcellerie.

19. En 1601, la ville avoit décidé de lever dix sols sur chaque muid de vin afin de pourvoir à la réparation des fontaines. Le roi accapara cette taxe, et, dans l’assemblée générale du 17 avril de cette même année, il fit connoître aux échevins qu’il en destinoit les fonds à l’achèvement du pont Neuf. (Félibien, Hist. de Paris, t. V, p. 483.) Depuis, comme