Page:Les Caquets de l'Accouchée.djvu/86

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querelles, des boulengers et de tous ceux qui vendent viandes42, car à present tout est permis.

— Je ne sçay si ces gens-là enrichissent, et si leurs biens durent long-temps, car mon père, de son vivant, me disoit : Ma fille, les biens que je te laisse viennent de mes grands-pères et bisayeuls, et profiteront à tes enfans, s’ils sont gens de bien et qu’ils facent la raison à la vefve et à l’orfelin, qu’ils ne prennent rien qu’ils ne l’ayent bien gai-


maître Vavasseur, commissaire du quartier du Marais, qui étoit ainsi de connivence avec les filles ses subordonnées. Marigny le désigne ainsi :

Des lieux publics grand écumeur,
Adorateur de ces donzelles
Qui ne sont ni chastes ni belles,
Et qui, sans grâce et sans attraits,
Vivent des pechés du Marais.

42. Le lieutenant criminel Tardieu, tout aussi bien que ces commissaires, prenoit de toutes mains, même de celles des rôtisseurs. « Le lieutenant, lisons-nous dans les Historiettes de Tallemant, dit à un rôtisseur qui avoit un procès contre un autre rôtisseur : “Apporte-moi deux couples de poulets, cela rendra ton affaire bonne.” Ce fat l’oublie. Il dit à l’autre la même chose. Ce dernier les lui envoie, et un dindonneau. Le premier envoie ses poulets après coup ; il perdit, et, pour raison, le bon juge lui dit : “La cause de votre partie étoit meilleure de la valeur d’un dindon.” » (Tallemant, édit. in-12, t. 5, p. 53.) — Encore M. Tardieu ne s’en tenoit-il pas la. « Le lieutenant criminel, dit encore Tallemant, logeoit de petites demoiselles auprès de lui, afin d’y aller manger, et il leur faisoit ainsi payer sa protection. » (Ibid.)