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Page:Les Eddas, trad. Puget, 2e édition.djvu/243

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LE POÈME DE VEGTAM.

la création fit serment de le ménager, et Frigg recueillit ces promesses.

5. Le Père des prédestinés craint un oubli ; il convoque les Ases, demande une résolution : on parle beaucoup dans cette assemblée.

6. Odin, le dominateur des peuples, se lève ; il pose la selle sur Sleipner, et chevauche ensuite vers Niflhem ; il y rencontre le chien venu de l’abîme.

7. Sa poitrine était sanglante, son gosier avide de meurtre, et sa mâchoire inférieure aboyait contre le Père des chants magiques ; il ouvrait une grande gueule, et poussait de longs hurlements.

8. Odin avança : le chemin qui descendait de la terre retentit, et le père des Ases arriva dans la demeure de Hel. Il se dirigea vers la porte de l’orient, où était le tombeau de Vola.

9. Odin chanta devant cette tombe l’évocation des morts, regarda le nord et traça des runes ; il demanda une réponse. Vola se leva enfin, et chanta ces paroles de la mort :

10. « Quel est, parmi les hommes, cet homme qui m’est inconnu et répand la tristesse dans mon esprit ? J’étais enveloppée de neige, battue par la pluie, mouchetée par la rosée ; j’étais morte depuis longtemps. » —

11. On. me nomme Vegtam, et je suis le fils de Valtam. Parle-moi de l’abîme, et je te parlerai de la terre. Pour qui ces bancs sont-ils parsemés d’anneaux d’or ?