vous êtes bien porté à donner de l’encens à
la supérieure de Saint-Cyr, dit madame de
Montespan ; elle vous a des obligations infinies.
— Eh ! pourquoi voulez-vous, madame,
que je dise du mal d’une personne où
je n’ai jamais vu que du bien, de la vertu
et de l’honneur, même une conduite charmante
dans tout ce qu’elle fait ? — En voilà
assez, mon révérend père, changeons de
thèse, s’il vous plaît, conclut la marquise ;
dites-moi, je vous prie, si je n’ai pas bien
fait d’avoir donné ma maison de Clugni à
monsieur le duc du Maine, mon fils. — Très-bien,
madame, repartit le père ; mais l’on
m’a dit que le roi veut encore acheter pour
monseigneur le dauphin la terre de Chavilly
qui appartient à la chancelière de Tellier,
mère du marquis de Louvois. — Je ne sais,
mon père, répondit la dame ; mais sa majesté
paroît bien contente de Meudon. — À
moins qu’elle ne change, madame, reprit le
père en souriant. Vous vous plaigniez tout-à-l’heure
du roi et de la fortune : pouvez-vous
voir rien de si généreux que tout ce que ce
prince fait tous les jours pour vos enfans
qu’il aime sans contredit plus que monseigneur ?
J’en ai eu des preuves sensibles dans
la dernière conversation que j’ai eue avec
sa majesté, qui me vantoit avec plaisir la
bravoure du duc du Maine et les belles qualités
de son esprit. — Mon père, reprit la
dame en poussant un soupir, je n’ai rien à
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LES JÉSUITES