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LES JÉSUITES


Bon, bon, mon père, nous savons, répondit-elle en éclatant de rire, que ces belles filles ne sont pas toujours occupées à réciter des vers en l’honneur des saints. — Il est bien vrai, madame, répliqua le jésuite, elles ont leurs heures de récréation ; autrement les pauvres demoiselles seroient bien malheureuses. — La présence du roi, mon père, adoucit leur peine, interrompit brusquement madame de Montespan en souriant. — Ne parlons plus, je vous prie, de madame de Maintenon, puisque vous tournez les choses si peu à son avantage ; je veux que quelque ange céleste m’emporte si vous ne répondez quelque jour des méchantes pensées que vous avez contre elle. — Et moi, mon cher père, dit la dame, je crois faire service aux saints que d’en parler de la manière.

Un des laquais du père La Chaise qui lui vint dire que son carrosse l’attendoit, le fit prendre congé de la marquise qui s’en alla faire quelques visites.

Le lendemain, qui étoit un vendredi, ce bon religieux donna audience à plusieurs personnes de toutes qualités, qu’il dépêcha promptement, afin d’avoir plus de loisir d’entretenir son joli page à qui il donnoit toujours rendez-vous dans son jardin ; mais, comme il étoit de bonne heure et qu’il commençoit à le caresser et l’interroger sur l’effet qu’avoit produit la poudre infernale qu’il lui avoit donnée, monseigneur l’archevêque de