Page:Les Lois de Manou, trad. Strehly, 1893.djvu/11

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dans la traduction ou dans une citation faite en note. On me pardonnera, je l’espère, cette apparente contradiction dont je donne par avance la raison. Les notes qui accompagnent pas à pas la traduction tantôt fournissent les notions mythologiques qui peuvent n’être pas connues de tous et pour le complément desquelles on pourra recourir au Dictionnaire de Dowson (Classical Dictionary of hindu Mythology), tantôt apportent des explications et des exemples empruntés au célèbre exégète hindou Koullouka dont j’ai presque toujours suivi l’interprétation. Enfin, pour faire profiter dans une certaine mesure le lecteur des travaux de mes devanciers, dans tous les passages (et ils sont nombreux) qui admettent plusieurs sens, j’ai reproduit en regard de celui que j’adoptais, les diverses interprétations suivies par les autres traducteurs[1].

Il me reste à dire quelques mots du Livre des Lois et à résumer brièvement la question des origines et de la date probable du Mânava Dharma Sâstra, telle qu’elle a été posée et résolue par les divers savants qui s’en sont occupés. M. Max Müller, M. Fr. Johoentgen dans un travail intitulé : Ueber das Gesetsbuch des Manu (Berlin, 1863), M. Burnell et surtout M. Bühler, dans l’important et instructif Mémoire dont il a fait précéder sa traduction, ont réuni en un faisceau tous les arguments intrinsèques et extrinsèques qui pouvaient éclairer cette obscure question. Il faut bien l’avouer, aucun de ces arguments pris à part n’est tout à fait péremptoire et de nature à apporter une certitude absolue ; mais leur réunion donne aux hypothèses de ces savants un caractère de vraisemblance d’autant plus acceptable, qu’ils sont arrivés par des voies un peu diverses à des conclusions assez

  1. Je désigne en abrégé dans les notes par L. la traduction de Loiseleur-Deslongchamps, par B. celle de Bühler, et par B.H. celle de Burnell et Hopkins.