Page:Les Merveilleux Voyages de Marco Polo, éd. Turpaud, 1920.djvu/26

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tienne ; du Pape et de l’Église. Les deux Vénitiens, au cours de leur long voyage, avaient acquis une pratique parfaite de la langue mongole que parlaient les conquérants. Ils furent en mesure de répondre à l’Empereur et, comme ils étaient gens sages et pleins d’expérience, ils le renseignèrent très exactement sur tout ce qu’il désirait savoir. Ils plurent à Khoubilaï qui apprécia leur hardiesse et leur prudence. Ces hommes d’Occident, qui étaient venus à lui, il fallait tirer parti de leur visite. Il leur proposa de se charger d’un message pour le Pape. Les frères Polo n’avaient garde de laisser échapper cette occasion de jouer un rôle considérable. Ils acceptèrent avec joie l’offre de Khoubilaï. Le prince leur remit donc une lettre pour le Pape. Il y demandait au pontife de lui envoyer cent hommes versés dans les sciences d’Europe et dans la foi chrétienne.

— Nous les mettrons en présence, disait-il, de ceux qui pratiquent ici d’autres religions. Si vos envoyés prouvent clairement que la loi du Christ est la meilleure, nous l’adopterons et tout notre peuple l’adoptera avec nous.

Magnifique promesse, que Khoubilaï n’eût peut-être pas tenue volontiers ni surtout facilement. En tout cas, la perspective était pour satisfaire, chez les Polo, à la fois le chrétien, le politique et le commerçant. Si leur ambassade réussissait, ils gagneraient à l’Évangile un peuple nombreux, assureraient à l’empire latin un puissant allié et ouvriraient à leurs propres affaires un marché immense.