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CONTES ORIENTAUX

tous les jours d’avertir la princesse lorsqu’il fallait aller à la prière de midi. D’abord que cette esclave paraissait, Farrukhnaz sortait du bain et s’habillait ; la nourrice cessa donc de parler, elle reprit son discours le jour suivant, lorsque sa maîtresse rentra dans le bain[1].

II

La nourrice reprit ainsi la parole : Le calife répondit au tailleur : « Je suis étranger. Je ne connais personne dans cette ville, et vous m’obligerez, si vous voulez me faire conduire chez ce seigneur. » Aussitôt le tailleur ordonna à un de ses garçons de le mener à l’hôtel d’Aboulcasem. C’était une grande maison bâtie de pierres de taille et dont la porte était de marbre jaspé. Le prince entra dans la cour où il y avait une foule de domestiques, tant esclaves qu’affranchis, qui s’amusaient à jouer en attendant les ordres de leur maître. Il aborda l’un d’entre eux et lui dit : « Frère, je voudrais bien que vous prissiez la peine d’aller dire au seigneur Aboulcasem qu’un étranger souhaite de lui parler. »

Le domestique jugea bien à l’air d’Haroun que ce n’était pas un homme du commun. Il courut en avertir son maître, qui vint jusque dans la cour recevoir l’étranger qu’il prit par la main et conduisit dans une

  1. Telle est la division adoptée pour le récit des contes des Mille et un Jours. Chaque séance forme un chapitre. Afin d’éviter des redites fatigantes, nous avons cru devoir retrancher la plupart des détails qui, dans l’original, servent de prélude et de conclusion à la narration de chaque jour.