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LES MILLE ET UN JOURS

envie ; mais je me repose sur la foi de vos serments, et d’ailleurs je ne puis me résoudre à renvoyer un convive mécontent.

— De grâce, dit le calife, contentez donc dès à présent mes désirs curieux. — Cela ne se peut tout à l’heure, répondit le jeune homme, mais demeurez chez moi cette nuit ; quand tous mes domestiques reposeront, j’irai vous prendre dans l’appartement où je vais vous conduire. » À ces mots, il appela du monde, et à la clarté d’une grande quantité de bougies que portaient des esclaves dans des flambeaux d’or, il mena le prince dans une chambre magnifique et il se retira dans la sienne. Les esclaves déshabillèrent l’empereur, le couchèrent et sortirent, après avoir mis au chevet et aux pieds du lit leurs bougies, dont la cire parfumée se faisait agréablement sentir en brûlant…

X

Au lieu de songer à prendre quelque repos, Haroun-al-Raschid attendit impatiemment Aboulcasem, qui ne manqua pas de le venir chercher au milieu de la nuit, et lui dit : « Seigneur, tous mes domestiques sont endormis. Un profond silence règne dans ma maison. Je puis présentement vous montrer mon trésor aux conditions que je vous ai dites. — Allons, répondit le calife en se levant, je suis prêt à vous suivre ; et je jure par le créateur du ciel et de la terre, que vous ne vous repentirez point d’avoir satisfait ma curiosité. »

Le fils d’Abdelaziz aida au prince à s’habiller, puis,