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CONTES ARABES.

m’a dit ma fille, poursuivit le fermier, et je viens vous apporter cette nouvelle. »

» À ces paroles, ô génie, continua le vieillard, je vous laisse à juger quelle fut ma surprise ! Je partis sur le champ avec mon fermier, pour parler moi-même à sa fille. En arrivant, j’allai d’abord à l’étable où étoit mon fils. Il ne put répondre à mes embrassemens ; mais il les reçut d’une manière qui acheva de me persuader qu’il étoit mon fils.

» La fille du fermier arriva. « Ma bonne fille, lui dis-je, pouvez-vous rendre à mon fils sa première forme ? » « Oui, je le puis, me répondit-elle. » « Ah ! si vous en venez à bout, repris-je, je vous fais maîtresse de tous mes biens. » Alors elle me repartit en souriant : « Vous êtes notre maître, et je sais trop bien ce que je vous dois ; mais je vous avertis que je ne puis remettre votre fils dans son premier état, qu’à deux conditions : la première, que vous me le donnerez pour époux ;