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ÉLOGE

protecteurs ; ce qui l’obligea à revenir chez sa mère avec un peu de latin, de grec, et même d’hébreu, dont elle ne connoissoit nullement le mérite, et dont il n’étoit pas non plus en état de faire un grand usage.

Elle se détermina aussitôt à lui faire apprendre un métier. Antoine Galland obéit ; et, malgré toute sa répugnance, il demeura un an entier avec le maître chez qui on l’avoit mis en apprentissage. Mais, soit qu’il ne fût pas né pour un art vil et abject, ou que plus vraisemblablement ce fût le goût des lettres qui lui élevât le courage, il quitta un jour, et prit le chemin de Paris, sans autres fonds que l’adresse d’une vieille parente qui y étoit en condition, et celle d’un bon ecclésiastique qu’il avoit vu quelquefois chez son chanoine à Noyon.

Cette tentative lui réussit au-delà de ses espérances : on le produisit au Sous-Principal du collège du Plessis, qui lui fit continuer ses études, et le donna ensuite à M. Petitpied, docteur de Sorbonne. Là, il se fortifia dans la connoissance de l’hébreu et des autres langues orientales, par la liberté qu’il avoit d’en aller prendre des leçons au collège Royal, et par l’envie qu’il eut de faire le catalogue des manuscrits orientaux de la bibliothèque de Sorbonne.

De chez M. Petitpied, il passa au collége Mazarin, qui n’étoit pas encore en plein exercice ; mais un professeur, nommé M. Go-