Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, I.djvu/15

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
xj
DE M. GALLAND

douin, y avoit rassemblé un certain nombre d’enfans de trois ou quatre ans seulement, parmi lesquels étoit M. le duc de la Meilleraye ; et il se proposoit de leur faire apprendre le latin fort aisément et fort vîte, en mettant auprès d’eux des gens qui ne leur parleroient jamais d’autre langue. M. Galland, associé à ce travail, n’eut pas le temps de voir quel en seroit le succès : M. de Nointel, nommé à l’ambassade de Constantinople, l’emmena avec lui, pour tirer des Églises grecques des attestations en forme sur les articles de leur Foi, qui faisoient alors un grand sujet de dispute entre M. Arnaud et le ministre Claude. M. Galland, arrivé à Constantinople, y acquit bientôt l’usage du grec vulgaire, par les longues conférences qu’il eut avec un patriarche déposé, et plusieurs métropolites, qui, persécutés par les bachas, s’étoient réfugiés dans le palais de France. Il tira d’eux et des autres chefs de l’Église, les attestations qu’on avoit demandées, et il joignit tout ce qu’il avoit pu recueillir de leurs entretiens.

M. de Nointel, de son côté, ayant renouvelé avec la Porte les capitulations du commerce, prit cette occasion d’aller visiter les Échelles du Levant, d’où il passa à Jérusalem, et dans tous les autres lieux de la Terre-Sainte qui ont quelque réputation. M. Galland fut du voyage : il alloit à la découverte ; il annonçoit ensuite à M. l’ambassadeur ce qu’il