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CONTES ARABES.

» L’amitié et la familiarité qui étoient entre nous, ne me permettant pas de lui rien refuser, je fis sans hésiter un serment tel qu’il le souhaitoit ; alors il me dit : « Attendez-moi ici, je suis à vous dans un moment. » En effet il ne tarda pas à revenir, et je le vis entrer avec une dame d’une beauté singulière, et magnifiquement habillée. Il ne me dit pas qui elle étoit, et je ne crus pas devoir m’en informer. Nous nous remîmes à table avec la dame, et nous y demeurâmes encore quelque temps, en nous entretenant de choses indifférentes, et en buvant des rasades à la santé l’un de l’autre. Après cela, le prince me dit : « Mon cousin, nous n’avons pas de temps à perdre ; obligez-moi d’emmener avec vous cette dame, et de la conduire d’un tel côté, à un endroit où vous verrez un tombeau en dôme nouvellement bâti. Vous le connoîtrez aisément ; la porte est ouverte ; entrez-y ensemble, et m’attendez. Je m’y rendrai bientôt. »

» Fidèle à mon serment, je n’en