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CONTES ARABES.

cours, ces jeunes seigneurs me prièrent d’entrer avec eux dans le château. J’acceptai leur offre ; nous traversâmes une enfilade de salles, d’antichambres, de chambres et de cabinets fort proprement meublés, et nous arrivâmes dans un grand salon où il y avoit en rond dix petits sofas bleus et séparés, tant pour s’asseoir et se reposer le jour, que pour dormir la nuit. Au milieu de ce rond étoit un onzième sofa moins élevé, et de la même couleur, sur lequel se plaça le vieillard dont on a parlé ; et les jeunes seigneurs s’assirent sur les dix autres.

» Comme chaque sofa ne pouvoit tenir qu’une personne, un de ces jeunes gens me dit : « Camarade, asseyez-vous sur le tapis au milieu de la place, et ne vous informez de quoi que ce soit qui nous regarde, non plus que du sujet pourquoi nous sommes tous borgnes de l’œil droit ; contentez-vous de voir, et ne portez pas plus loin votre curiosité. »