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Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, I.djvu/94

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LES MILLE ET UNE NUITS,

quoi vivre. Il arriva sans accident à l’endroit où il avoit affaire ; et quand il eut terminé la chose qui l’y avoit appelé, il remonta à cheval pour s’en retourner chez lui.

Le quatrième jour de sa marche, il se sentit tellement incommodé de l’ardeur du soleil et de la terre échauffée par ses rayons, qu’il se détourna de son chemin pour aller se rafraîchir sous des arbres qu’il aperçut dans la campagne. Il y trouva, au pied d’un grand noyer, une fontaine d’une eau très-claire et coulante. Il mit pied à terre, attacha son cheval à une branche d’arbre, et s’assit près de la fontaine, après avoir tiré de sa valise quelques dattes et du biscuit. En mangeant les dattes, il en jetoit les noyaux à droite et à gauche. Lorsqu’il eut achevé ce repas frugal, comme il étoit bon musulman, il se lava les mains, le visage et les pieds[1], et fit sa prière.

  1. L’ablution avant la prière est de précepte divin, dans la religion musulmane : « Ô vous croyans ! lorsque vous vous disposez à la prière, lavez-vous le visage et les mains jusqu’aux coudes ; baignez-vous la tête et les pieds jusqu’à la cheville. »