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LES MILLE ET UNE NUIT,

et regardant mon frère d’un œil terrible : «  Que fais-tu ici, lui dit-il fièrement ? » Alnaschar, à cet aspect, fut tellement saisi de frayeur, qu’il n’eut pas la force de répondre. L’esclave le dépouilla, lui enleva l’or qu’il portoit, et lui déchargea plusieurs coups de sabre dans les chairs seulement. Le malheureux en tomba par terre, où il resta sans mouvement, quoiqu’il eût encore l’usage de ses sens. Le noir le croyant mort, demanda du sel ; l’esclave grecque en apporta plein un grand bassin. Ils en frottèrent les plaies de mon frère, qui eut la présence d’esprit, malgré la douleur cuisante qu’il souffroit, de ne donner aucun signe de vie. Le noir et l’esclave grecque s’étant retirés, la vieille qui avoit fait tomber mon frère dans le piége, vint le prendre par les pieds, et le traîna jusqu’à une trappe qu’elle ouvrit. Elle le jeta dedans, et il se trouva dans un lieu souterrain avec plusieurs corps de gens qui avoient été assassinés. Il s’en aperçut dès qu’il fut revenu à lui, car