Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, III.djvu/328

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
320
LES MILLE ET UNE NUITS,

vrai que cette affaire est de la dernière conséquence. J’avois résolu de la tenir secrète ; mais comme je sais l’intérêt que vous prenez à tout ce qui me regarde, j’aime mieux vous en faire confidence, que de vous laisser penser là-dessus ce qui n’est pas. Je ne vous recommande point le secret : vous connoîtrez par ce que je vais vous dire, combien il est important de le garder. » Après ce préambule, il lui raconta les amours de Schemselnihar et du prince de Perse. « Vous savez, ajouta-t-il ensuite, en quelle considération je suis à la cour et dans la ville auprès des plus grands seigneurs et des dames les plus qualifiées. Quelle honte pour moi si ces téméraires amours venoient à être découvertes ! Mais que dis-je ? Ne serions-nous pas perdus, toute ma famille et moi ? Voilà ce qui m’embarrasse le plus ; mais je viens de prendre mon parti. Il m’est dû, et je dois ; je vais travailler incessamment à satisfaire mes créanciers et à recouvrer mes dettes ; et après que j’aurai