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LES MILLE ET UNE NUITS,

dont il s’étoit muni, et qu’il avoit cru nécessaires, selon le rapport que sa mère lui avoit fait de la maladie de la princesse. La princesse, qui vit cet attirail : « Quoi, mon frère, s’écria-t-elle, vous êtes donc aussi de ceux qui s’imaginent que je suis folle ? Désabusez-vous, et écoutez-moi. »

La princesse raconta à Marzavan toute son histoire, sans oublier une des moindres circonstances, jusqu’à la bague échangée contre la sienne qu’elle lui montra. « Je ne vous ai rien déguisé, ajouta-t-elle, dans tout ce que vous venez d’entendre. Il est vrai qu’il y a quelque chose que je ne comprends pas, qui donne lieu de croire que je ne suis pas dans mon bon sens ; mais on ne fait pas attention au reste, qui est comme je le dis. »

Quand la princesse eut cessé de parler, Marzavan, rempli d’admiration et d’étonnement, demeura quelque temps les yeux baissés sans dire mot. Il leva enfin la tête, et en prenant la parole : « Princesse, dit-il, si ce que vous venez de me raconter est véri-