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LES MILLE ET UNE NUITS,

être seuls ; là elle lui peignit le visage et les bras, et lui teignit les cheveux. Elle lui fit prendre une tunique, et un pantalon de soie, lui mit un bandeau sur la tête, et le para exactement comme une jeune esclave du sérail.

Quand la vieille eut fini, elle examina Naama de la tête aux pieds sous ce nouveau vêtement, et s’écria : « En vérité, je n’ai jamais vu une figure aussi charmante : il est même plus beau que son esclave. Marchez devant moi, lui dit-elle ensuite, avancez le côté gauche, inclinez un peu le côté droit, affectez un air nonchalant, et donnez du mouvement à votre robe. »

Lorsqu’elle l’eut bien instruit, et qu’elle le vit en état de jouer son rôle, elle lui dit : « Je viendrai vous prendre demain soir pour vous mener au palais. Ne vous effrayez pas à la vue des esclaves, et de ceux qui les commandent ; faites bonne contenance, baissez la tête, et n’adressez la parole à personne ; j’aurai soin de répondre pour vous. »