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CONTES ARABES.

donc de le garder, et de le porter toujours au doigt bien précieusement. Qui sait s’il ne m’arrivera pas quelqu’autre danger que nous ne pouvons prévoir ni vous ni moi, dont il pourra me délivrer ? » Comme le raisonnement d’Aladdin paroissoit assez juste, sa mère n’eut rien à y répliquer. « Mon fils, lui dit-elle, vous pouvez faire comme vous l’entendrez ; pour moi je ne voudrois pas avoir affaire avec des génies. Je vous déclare que je m’en lave les mains, et que je ne vous en parlerai pas davantage. »

Le lendemain au soir après le souper, il ne resta rien de la bonne provision que le génie avoit apportée. Le jour suivant, Aladdin qui ne vouloit pas attendre que la faim le pressât, prit un des plats d’argent sous sa robe, et sortit du matin pour l’aller vendre. Il s’adressa à un juif qu’il rencontra dans son chemin ; il le tira à l’écart ; et en lui montrant le plat, il lui demanda s’il vouloit l’acheter ?

Le juif rusé et adroit, prit le