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Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, VII.djvu/109

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CONTES ARABES.

elle avoit mangé fort légèrement le matin, à son arrivée au palais de plaisance, elle se trouva dans une foiblesse si grande, quand elle eût voulu exécuter son dessein, qu’elle fut contrainte de l’abandonner, et de demeurer sans autre ressource que dans son courage, avec une ferme résolution de souffrir plutôt la mort que de manquer de fidélité au prince de Perse. Ainsi elle n’attendit pas que l’Indien l’invitât une seconde fois à manger, elle mangea, et elle reprit assez de force pour répondre courageusement aux discours insolens qu’il commença de lui tenir à la fin du repas. Après plusieurs menaces, comme elle vit que l’Indien se préparoit à lui faire violence, elle se leva pour lui résister, en poussant de grands cris. Ces cris attirèrent en un moment une troupe de cavaliers qui les environnèrent elle et l’Indien.

C’étoit le sultan du royaume de Cachemire, lequel en revenant de la chasse avec sa suite, passoit par cet endroit-là, heureusement pour la