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LES MILLE ET UNE NUITS,

princesse de Bengale, et qui étoit accouru au bruit qu’il avoit entendu. Il s’adressa à l’Indien, et il lui demanda qui il étoit, et ce qu’il prétendoit de la dame qu’il voyoit. L’Indien répondit avec impudence que c’étoit sa femme, et qu’il n’appartenoit à personne d’entrer en connoissance du démêlé qu’il avoit avec elle.

La princesse qui ne connoissoit ni la qualité, ni la dignité de celui qui se présentoit si à propos pour la délivrer, démentit l’Indien.

« Seigneur, qui que vous soyez, reprit-elle, que le ciel envoie à mon secours, ayez compassion d’une princesse, et n’ajoutez pas foi à un imposteur : Dieu me garde d’être femme d’un Indien aussi vil et aussi méprisable. C’est un magicien abominable, qui m’a enlevée aujourd’hui au prince de Perse, auquel j’étois destinée pour épouse, et qui m’a amenée ici sur le cheval enchanté que vous voyez. »

La princesse de Bengale n’eut pas besoin d’un plus long discours pour persuader au sultan de Cachemire