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Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, VII.djvu/130

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LES MILLE ET UNE NUITS,

cesse de Bengale accompagnée de toute la troupe des femmes que le sultan lui avoit assignée, s’approcha du cheval enchanté, et ses femmes l’aidèrent à monter dessus. Quand elle fut sur la selle, les pieds dans l’un et dans l’autre étrier, avec la bride à la main, le feint médecin fit poser autour du cheval plusieurs cassolettes pleines de feu, qu’il avoit fait apporter ; et en tournant à l’entour il jeta dans chacune un parfum composé de plusieurs sortes d’odeurs les plus exquises. Ensuite, recueilli en lui-même, les yeux baissés et les mains appliquées sur la poitrine, il tourna trois fois autour du cheval, en faisant semblant de prononcer certaines paroles ; et dans le moment que les cassolettes exhaloient à la fois une fumée la plus épaisse, d’une odeur très-suave, et que la princesse en étoit environnée, de manière qu’on avoit de la peine à la voir, ainsi que le cheval, il prit son temps, il se jeta légèrement en croupe derrière la princesse, porta la main à la che-