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Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, VII.djvu/160

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LES MILLE ET UNE NUITS,

comme il avoit le tuyau à la main, après avoir observé les deux verres : « montrez-moi, continua-t-il, par où il faut regarder, afin que je m’en éclaircisse. »

Le crieur le lui montra. Le prince regarda, et en souhaitant de voir le sultan des Indes son père, il le vit en parfaite santé, assis sur son trône au milieu de son conseil. Ensuite, comme après le sultan il n’avoit rien de plus cher au monde que la princesse Nourounnihar, il souhaita de la voir, et il la vit assise à sa toilette, environnée de ses femmes, riante et de belle humeur.

Le prince Ali n’eut pas besoin d’autre preuve pour se persuader que ce tuyau étoit la chose la plus précieuse qu’il y eût alors, non-seulement dans la ville de Schiraz, mais même dans tout l’univers ; et il crut que s’il négligeoit de l’acheter, jamais il ne rencontreroit une rareté pareille à remporter de son voyage, ni à Schiraz, quand il y demeureroit dix ans, ni ailleurs. Il dit au crieur :