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CONTES ARABES.

« Je me rétracte de la pensée déraisonnable que j’ai eue de votre peu de bon sens, mais je crois que vous serez pleinement satisfait de la réparation que je suis prêt à vous en faire, en achetant le tuyau. Comme je serois fâché qu’un autre que moi le possédât, dites-moi au juste à quel prix le vendeur le fixe : sans vous donner la peine de le crier davantage, et de vous fatiguer à aller et venir, vous n’aurez qu’à venir avec moi, je vous en compterai la somme. »

Le crieur lui assura avec serment qu’il avoit ordre de lui en porter quarante bourses ; et pour peu qu’il en doutât, qu’il étoit prêt à le mener à lui-même. Le prince Indien ajouta foi à sa parole : il l’emmena avec lui ; et quand ils furent arrivés au khan où étoit son logement, il lui compta les quarante bourses en belle monnoie d’or, et de la sorte il demeura possesseur du tuyau d’ivoire.

Quand le prince Ali eut fait cette acquisition, la joie qu’il en eut fut d’autant plus grande, que les princes