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LES MILLE ET UNE NUITS,

Oui, ma sultane, ma reine, je vous la donne avec mon cœur, sans réserve. »

« Si cela est, repartit la fée, vous êtes mon époux, et je suis votre épouse. Les mariages ne se contractent pas parmi nous avec d’autres cérémonies : ils sont plus fermes et plus indissolubles que parmi les hommes, nonobstant les formalités qu’ils y apportent. Présentement, poursuivit-elle, pendant qu’on préparera le festin de nos noces pour ce soir, et comme apparemment vous n’avez rien pris d’aujourd’hui, on va vous apporter de quoi faire un léger repas, après quoi je vous ferai voir les appartemens de mon palais, et vous jugerez s’il n’est pas vrai, comme je vous l’ai dit, que ce salon en est la moindre pièce. »

Quelques-unes des femmes de la fée, qui étoient entrées dans ce salon avec elle, et qui comprirent quelle étoit son intention, sortirent, et peu de temps après apportèrent quelques mets et d’excellent vin.