Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, VII.djvu/242

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
234
LES MILLE ET UNE NUITS,

lui dis pas quelle est cette cause : le récit que j’ai à lui faire, si elle a la patience de m’écouter, la lui fera connoître. »

Alors la magicienne raconta au sultan des Indes de quelle manière, eu feignant d’être malade, elle avoit fait en sorte que le prince Ahmed, touché de compassion, l’avoit fait mener dans un lieu souterrain, présenté et recommandé lui-même à une fée d’une beauté à laquelle il n’y en avoit pas de comparable dans l’univers, en la priant de vouloir bien contribuer de ses soins à lui rendre la santé. Elle lui marqua ensuite avec quelle complaisance la fée avoit aussitôt donné ordre à deux des fées qui l’accompagnoient de se charger d’elle, et de ne la pas abandonner qu’elle n’eût recouvré la santé ; ce qui lui avoit fait connoître qu’une si grande condescendance ne pouvoit venir que de la part d’une épouse pour un époux. La magicienne ne manqua pas de lui exagérer la surprise où elle avoit été à la vue de la façade du